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La rêveuse de bijoux
La rêveuse de bijoux
  • Partager un bout de ma vie : surtout ma passion des perles et, d'une manière générale, tout ce qui est important pour moi : mes amies, ma famille, mes révoltes, mes enthousiasmes, mes larmes et mes rires ... mes rêves!
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La rêveuse de bijoux
8 janvier 2017

Les contes à rendre : 8 janvier

Buisson herbes

Bonjour,

Lorsque j'étais en vacances chez mon grand-père, au creux des monts du Beaujolais, ma vie était une succession de petits plaisirs : aller "cueillir" les oeufs chez ma grand-tante, prendre l'eau à la pompe qu'il fallait amorcer pour faire remonter l'eau et chercher les fines herbes dans le jardin de mon grand-père pour l'omelette que ferai ma grand-mère à toute la famille.

Ces fines herbes bordaient un côté du jardin juste à l'entrée de ce dernier et ce souvenir m'a inspiré l'histoire suivante.

 

Le buisson des âmes

"Suzon, va vite me chercher les herbes dans le jardin, juste à droite en entrant, j'en ai besoin pour le ragoût."

Suzon se leva en un tourbillon et se mit à courir vers le jardin

"Doucement, tu vas tomber"

Suzon ralentit, juste un peu. Elle arrivait dans le jardin, s'arrêta et se mit à respirer les odeurs qui l'entouraient. Puis, elle se rappela que sa grand-mère attendait les herbes et se dirigea vers le buisson vert. Un peu de vent faisait frémir les feuilles tendres et veloutées. Suzon se pencha vers les tiges vertes pour les cueillir. Elle commença à tirer dessus. "Attention, tu leur fais mal". La fillette sursauta et lâcha les plantes. Elle aurait juré entendre la voix de son grand-père. Mais, ce n'était pas possible, celui-ci était mort quelques semaines auparavant. Sa gorge se serra et un petit soupir s'échappa de sa bouche. "Ma suzon, ne pleure pas. Je n'ai jamais été loin de toi". Cette fois, Suzon écouta, la voix lui semblait venir du buisson d'herbes. "Grand-Père, c'est toi ?", "Oui, mon petit", "Mais tu es mort ?". Un rire retentit, cristallin. "Oui, et donc je suis partout maintenant. Et surtout dans ce jardin que j'aimais tant."

"Tu te souviens lorsque nous venions travailler tous les deux ?" A ce souvenir, Suzon sourit, c'est vrai qu'elle aimait venir jardiner avec Pappy. "Mais comment cela se fait que je t'entends Pappy alors que tu es mort ?"  "Tu sais la mort n'est pas ce que l'on croit. La fin de tout. C'est comme passer un rideau et se retrouver ailleurs, sous une autre forme. Mais tu vois, ton amour pour moi était si fort que nous pouvons continuer à nous parler. Mais Mammy ne me parle plus jamais de toi, pourquoi ?" Il y eut un silence après la question de la fillette. "C'est que tu vois, il est plus facile pour certaines personnes, comme toi, d'accepter ce que je te dis. Pour les autres, comme pour ta grand-mère et beaucoup d'adultes, ce sont des contes de fées et si elle vient dans ce jardin, elle n'entendra que le vent dans ce buisson et pas ma voix."

"Suzon, tu les plantes ces herbes ou tu me les ramènes ?" La voix de grand-mère retentit sur le seuil de la maison.

"Pappy, je dois y aller, je t'entendrais encore ?" "Mais oui mon poussin, quand tu viendras dans le jardin".

Suzon, sourit, cueillit les herbes et les ramena à sa grand-mère. "Suzon, il va falloir que tu reviennes sur terre et que tu arrêtes de rêver si tu veux réussir dans ta vie".

"Mammy, est-ce que je peux travailler dans le jardin comme je le faisais avec Pappy ?" La grand-mère sourit tristement. "Bien sûr mon poussin, tu me diras quel carré tu veux travailler et je t'aiderai". Suzon se mordit la langue, elle mourrait d'envie de dire à sa grand-mère que Pappy l'aiderait comme il le faisait avant de passer le rideau.

Suzon se précipita sur sa grand-mère et l'embrasse comme un ouragan, puis repartit en riant dans la cour. La grand-mère soupira. "Edmond, qu'est-ce que tu me manques, j'espère que là où tu es, tu veilles sur nous".

Dans le jardin, les herbes du buisson s'agitèrent et il sembla au vent qui passait que le buisson riait...

 

A demain

Marylo

 

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