Tu as enfin déployé tes ailes
Tu as enfin déployé tes ailes, petite gazelle. Ta route continue désormais un peu plus loin de nous. Je pense à toi bien sûr, qui est désormais libre de toutes les entraves qui nous lient sur cette terre ; mais je pense surtout à tes proches, famille et amis.
Je pense surtout à tes amies, à travers Nina qui a du mal à encaisser le coup. J'ai envie de tous les serrer dans mes bras pour soulager leur peine.
Tu vois, nous ne nous sommes connues que "virtuellement" et de loin en loin, mais tu étais un être rayonnant et lorsque je pense à toi, c'est ce poème de William Blake qui me vient à l'esprit :
Un voilier
Je suis debout au bord de la plage,
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté et la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit :"il est parti".
Parti vers où ?
Parti de mon regard c'est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et du moment où quelqu'un près de moi dit : "il est parti".
Il y en a d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon,
Et venir vers eux, s'exclament avec joie:"le voilà".
C'est cela la mort.
Bon, là je fais la fière, je parle "comme une grande", mais à toi ma gazelle, je peux bien l'avouer : je trouve cette journée pesante, vide et je me sens comme un navire échoué qui n'a plus envie de prendre la mer. Chaque personne qui tourne au loin sur cette route est comme une infime partie de moi qui s'éteint.
Mais la vie continue, envers et contre tout, n'est-ce pas ?
Au revoir ma gazelle, je t'envie pour tout ce que tu vas vivre à partir de maintenant.
A bientôt ma belle amie
Marylo